A l’occasion de l’Assemblée générale de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF) et des Journées européennes d’Archéologie, Dominique Garcia, Professeur des Universités et Président de l’Institut national de Recherches archéologiques préventives (INRAP), donnera, le mercredi 11 juin prochain après-midi, une conférence grand public intitulée : « De Néandertal à Notre-Dame de Paris : l'archéologie préventive révèle la fabrique de la France ».
Aujourd’hui, en France, grâce à l’archéologie préventive et l’action des chercheuses et des chercheurs, des centaines de découvertes réalisées chaque année permettent de dérouler un récit illustré de la fabrique de la France : une occupation des territoires des origines aux Temps modernes.
Chaque année en France, des centaines de kilomètres sont touchés par des travaux d'aménagement du territoire (carrières, terrassements, routes et voies ferrées, bâtiments privés et publics) entraînant la destruction potentielle des vestiges que recèle le sous-sol. L'archéologie préventive, en étudiant environ 20 % de l’ensemble de ces surfaces, permet de « sauvegarder par l'étude » les archives du sol.
Ainsi, depuis une trentaine d'années, en milieu urbain comme en zone rurale, des milliers de sites ont été fouillés, étudiés, comparés. La somme des informations issues de ces fouilles a profondément enrichi la connaissance du passé.
Cette activité archéologique, dite « de sauvetage » faute d'assise légale jusqu'en 2001, est désormais définie comme « préventive ». En effet, la loi sur l'archéologie préventive du 17 janvier 2001 prévoit l'intervention des archéologues en préalable aux chantiers d'aménagement, afin de réaliser un « diagnostic », et si nécessaire une fouille. L'aménagement du territoire ne se fait donc plus au détriment des vestiges du passé mais permet, au contraire, leur étude approfondie.
Les vestiges sont partout. Ainsi, sur un tracé de ligne TGV, on trouve en moyenne un site au kilomètre. En étudiant les archives du sol, l'archéologie préventive favorise un développement économique raisonné, qui évite la destruction des traces du passé et des connaissances qu'elles permettent d’aborder.
L'étendue des zones étudiées et l'importance des ensembles archéologiques mis au jour ont renouvelé l’approche des périodes paléolithique, néolithique ou des âges des Métaux. Les nombreuses données désormais disponibles, sur la romanisation de la Gaule ou le haut Moyen Âge notamment, apportent souvent un complément précieux aux archives écrites.
Étroitement corrélée à l'aménagement du territoire, l'archéologie préventive concerne chaque aménageur, chaque élu, chaque citoyen. En mettant en perspective le particulier et le général, l'histoire locale et l'histoire générale, elle tente de répondre aux interrogations fondamentales de l'Homme sur ses origines, son histoire, ses valeurs. Science humaine et sociale, elle révèle l'hétérogénéité des groupes humains qui ont peuplé notre pays, la façon dont ils ont façonné notre paysage, leurs capacités d’intégration et d’innovation, et le substrat culturel commun qui se forme et se transforme au gré du temps. L’archéologie préventive éclaire également sur la gestion de l'espace, l'évolution de l'urbanisme et de l'environnement, la question des différences ethniques, culturelles ou religieuses.
La participation aux conférences est gratuite et ouverte à tous. Cependant, une inscription préalable est obligatoire. Pour vous inscrire à cette conférence, merci de remplir le formulaire repris en bas de la page sous ce lien.