L’année 2024 a vu l’entrée en vigueur du nouveau Code wallon du Patrimoine (CoPat), ainsi qu’une réforme de la Commission royale et la désignation de ses nouveaux membres. Fort heureusement, ces modifications de fonctionnement n’affectent en rien la politique éditoriale de la CRMSF. Au contraire, elle vient d’être confirmée dans le nouveau texte règlementaire. La Commission royale poursuivra donc sa mission de publication d’ouvrages scientifiques mettant en valeur notre Patrimoine, tâche qui lui tient tant à cœur. Ainsi, le 39e tome du Bulletin reprend quatre articles abordant des sujets variés, illustrant toute la richesse patrimoniale et ses multiples approches.
Le 39e tome du Bulletin propose tout d’abord un article intitulé La chapelle des templiers à Haneffe : expérimentation des préceptes archéologiques et économiques en vue d’une réaffectation. Il synthétise le travail de fin d’études du master de spécialisation en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier de Kathy Laczny, Ingénieur civil architecte. La finalité de l’étude menée par l’auteure fut double : compléter les lacunes en archéologie du bâti de cette petite chapelle de Donceel, classée comme monument depuis 1962, aujourd’hui désacralisée et malheureusement en mauvais état, et rechercher une nouvelle affectation respectant l’édifice, répondant aux attentes des habitants et économiquement viable. Il s’agit là d’un enjeu crucial, vu le nombre d’édifices désaffectés au culte. La méthode mise au point, passant par l’organisation d’un focus group, pourrait assurément servir de source d’inspiration pour d’autres biens.
Agnès Liénard, Architecte de l’Université de Liège, et Philippe Sosnowska, Chargé de cours à la faculté d’architecture de l’Université de Liège, signent ensuite un article consacré à L’hôtel de Donceel à Liège (XVIe-XXe siècle) : analyse architecturale et archéologie du bâti. Des travaux de réhabilitation opérés en 2021 et 2022 sur cet édifice du Mont Saint-Martin, classé depuis 1990, ont permis d’effectuer des recherches pluridisciplinaires, réalisées dans le cadre du mémoire de fin d’études d’Agnès Liénard. Les résultats obtenus, complétés par une campagne d’analyse in situ, précisent l’évolution de cette bâtisse entre le début du XVIe et la fin du XVIIIe siècle et ainsi, étoffent l’histoire de l’habitat liégeois. Pour cette étude, les auteurs ont bénéficié de la collaboration d’Emmanuel Delye, du laboratoire de dendrochronologie de l’Université de Liège.
Le troisième article de ce Bulletin met à nouveau en valeur une recherche menée dans le cadre d’un travail de fin d’études, grâce auquel Baptiste Brugmand, Architecte de l’Université de Liège, a remporté le « prix du mémoire de l’AWaP 2022 ». Ce travail est aujourd’hui poursuivi et amplifié dans un projet doctoral. L’article Couvrir le quai des gares belges entre 1835 et 1960 : évolution typo-chronologique dresse un aperçu des typologies d’abris ferroviaires depuis le début des chemins de fer jusqu’à la modernisation du réseau après la Deuxième Guerre mondiale. Pour ce faire, un corpus de 103 abris a été établi, représentatif des cinq typologies principales, à savoir les halles, abris-parapluies, auvents, loges et galeries. Cette recherche – toujours en cours – met en lumière un patrimoine jusqu’ici peu étudié et surtout non protégé, qui risque de disparaitre à la suite des constantes transformations opérées dans les gares. Une réflexion visant à préserver une sélection d’exemples représentatifs mériterait sans doute d’être réalisée.
Suite à la conférence sur la Convention européenne du Paysage qu’elle avait donnée le 20 janvier 2022, à l’occasion de l’Assemblée générale de la Commission royale, Maguelonne Déjeant-Pons, Docteur en Droit et Secrétaire exécutive de la Convention du Conseil de l’Europe sur le paysage de 2000 à 2022, a accepté d’approfondir le sujet, cette fois sous l’angle législatif, en publiant un article dans le Bulletin. La prise en compte du paysage dans les législations et politiques publiques. Expériences de mise en œuvre de la Convention du Conseil de l’Europe sur le paysage synthétise la manière dont la notion de paysage a été définie et intégrée dans les politiques publiques de 40 états membres, au niveau national, régional et local. Le paysage, définit par la Convention comme une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations, mérite en effet toute notre attention : sa protection, sa gestion et son aménagement sont indispensables dans le cadre d’une bonne gouvernance.
Ce tome du Bulletin de la Commission royale est en vente via la boutique en ligne.