Dans le cadre de la 30e édition des Journées du Patrimoine consacrées au « Patrimoine insolite. Les dessous du Patrimoine », la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles a le plaisir de vous inviter à une conférence intitulée « L’Égypte des pharaons en bord de Meuse ». En effet, comme plusieurs villes d’Europe occidentale, Liège s’est laissée séduire par une certaine image de l’Égypte antique. La conférence donnée par Monsieur Jean WINAND (Professeur Dr. à l’Université de Liège, Doyen honoraire de la Faculté de Philosophie et Lettres, Membre de l'Académie royale de Belgique) le jeudi 6 septembre prochain, sera l’occasion d’isoler cinq moments, qui seront chacun illustrés par un monument emblématique.
À la Renaissance, l’Europe est fascinée par les emblèmes comme moyen d’exprimer des idées sous une forme symbolique. C’est dans ce cadre qu’il faut replacer l’utilisation des néo-hiéroglyphes, censés continuer la tradition de l’Égypte pharaonique. Le tombeau du chanoine Hubert Mielemans (1558), en l’église Sainte-Croix, constitue à cet égard une pièce remarquable.
Plus tard, au XIXe siècle, l’Égypte est à nouveau mise à contribution dans une série de monuments s’inscrivant dans la tradition maçonnique. Il s’agit d’un mouvement très répandu dont on peut voir de nombreuses traces un peu partout en Europe. À Liège, le monument le plus remarquable à cet égard est le temple maçonnique du boulevard d’Avroy.
On peut sans doute rattacher à ce courant philosophique la récupération de l’Égypte ancienne dans l’art funéraire. Encore la prudence s’impose-t-elle. En effet, si des monuments funéraires d’inspiration égyptisante ont bien été commandités par des francs-maçons, cela ne constitue toutefois pas l’unique explication. Il faut en effet faire la part d’un goût égyptophile, sinon égyptomane, qui était alors très répandu. Ce goût fut périodiquement entretenu dans le public par de grands événements, comme l’expédition d’Égypte de Bonaparte en 1798, puis les expéditions scientifiques qui se sont succédé au début du XIXe siècle (expédition franco-toscane de Champollion-Rosellini en 1828-1829 et expédition prussienne de Lepsius en 1842-1845), et dont le point d’orgue sera la découverte du tombeau de Tout-Ankh-Amon en 1922. À cela, il faut ajouter le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion en 1822, point d’orgue d’une aventure intellectuelle qui avait passionné les XVIIe et XVIIIe siècles. Le monument emblématique de l’art funéraire liégeois est représenté par le tombeau-pyramide de la famille Charlier au cimetière de Robermont.
Le XIXe siècle est également le temps des grands collectionneurs privés. Certains ont réservé à l’Égypte une place de prédilection. Le cas le plus célèbre est sans doute celui de Raoul Warocqué (1870-1917), dont les collections forment le noyau du musée de Mariemont. Un peu plus tôt, à Liège, il convient de relever l’activité d’Albert d’Otreppe de Bouvette (1785-1875) et de Gustave Hagemans (1830-1908), tous les deux liés à l’Institut archéologique liégeois. Si plusieurs objets de la collection égyptienne d’Otreppe de Bouvette ont été légués au Musée Curtius, il n’en va pas de même pour la collection Hagemans, qui fut léguée aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. La petite stèle d’Ankhou, datant du Moyen Empire, est un des objets les plus notables de la collection d’Otreppe de Bouvette.
Enfin, l’Égypte pharaonique reçut une place de choix, même si ce ne fut qu’un événement éphémère, lors de l’exposition universelle de Liège, en 1930. On y aménagea en effet un pavillon du Royaume d’Égypte, qui reprenait le plan général d’un temple égyptien, auquel on accédait par une allée de sphinx.
Cette conférence s’inscrivant dans le cadre des Journées du Patrimoine, les participants sont exceptionnellement conviés à une collation, qui précédera la conférence proprement dite.
La participation aux conférences est gratuite et ouverte à tous. Cependant, une inscription préalable est obligatoire. Pour vous inscrire à cette conférence, merci de suivre les instructions décrites en bas de la page reprise sous ce lien.
Renseignements pratiques : la manifestation se tiendra au Vertbois à Liège, siège du secrétariat de la Chambre régionale, selon l’horaire suivant :
- de 12h à 13h : collation ;
- de 13h à 14h30 : conférence.