Dans le cadre de la commémoration du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, la Commission royale a décidé de publier le mémoire de master en Histoire de l’Art et Archéologie de Monsieur Yves Dubois, brillamment défendu en 2011 à l’Université de Liège.
Les événements de la Grande Guerre, terribles et pathétiques, ont fortement marqué les esprits et, même si les derniers combattants de cette tragédie ont tous disparu aujourd’hui, le souvenir de cette époque reste gravé dans la mémoire collective. La célébration de l’Armistice du 11 novembre 1918 reste d’ailleurs dans tous les pays alliés un jour férié important et symbolise de nos jours la commémoration de toutes les guerres. Les cérémonies d’hommage au Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris et au pied de la Colonne du Congrès à Bruxelles, ou les solennités aux Cénotaphes de Whitehall à Londres, du Canada ou de la Nouvelle-Zélande, représentent aux yeux du monde entier l’importance des monuments commémoratifs de la Grande Guerre qui se sont généralisés un peu partout à partir de 1920.
Le travail d’Yves Dubois se fonde sur l’analyse d’un corpus de près d’un millier de monuments de la province de Liège, illustratifs de ce qui se passe ou s’est passé dans les autres provinces de Wallonie. L’auteur aborde les aspects historique, typologique, épigraphique, iconographique, idéologique, stylistique et esthétique de ces monuments, sans oublier les circonstances de leur réalisation et leurs auteurs. Il termine par quelques considérations sur les transformations et changements, positifs et négatifs, qu’ils ont pu subir depuis l’époque de leur première inauguration.
Bien entendu, Yves Dubois évoque également le travail effectué par la Commission royale des Monuments et Sites dans ce cadre. En effet, entre les deux guerres, celle-ci a joué un rôle important dans la procédure d’approbation de ces centaines de dossiers de demande d’édification de monuments commémoratifs de la Grande Guerre, qui se répartissent dans les 2.675 communes que comptait alors le Royaume de Belgique. Cette mission consultative, exercée auprès de l’Administration des Beaux-Arts et des autorités provinciales, n’était pas que de pure forme, comme l’illustrent de nombreux documents de cette époque conservés dans les archives de la C.R.M.S.F.
Au vu du nombre de classements engrangés depuis une trentaine d’années, il reste encore bien des efforts à faire en ce qui concerne la protection de ces monuments commémoratifs en Wallonie. En effet, seuls douze éléments patrimoniaux, d’échelle et de nature très différentes, ont fait l’objet d’un arrêté de classement comme monument et/ou comme site : six en province de Liège, quatre en province de Luxembourg et deux en province de Namur. À titre de comparaison, il convient de constater que le nombre de biens classés de ce type est nettement plus important en Flandre qu’en Wallonie. Ceci s’explique, partiellement seulement, par le fait que le premier conflit mondial a affecté plus longuement cette partie du territoire.
La C.R.M.S.F. forme le souhait que la présente publication et les commémorations du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, attirent l’attention du grand public, mais aussi des professionnels du patrimoine, sur les qualités historiques, architecturales et artistiques de ces monuments publics, mémoire du patriotisme de nos aïeux et souvenir des drames humains que les guerres entrainent dans leur sanglant sillage.
Ce Dossier est disponible via notre boutique en ligne.